Page:La Landelle - Le Dernier des flibustiers, Haton, 1884.djvu/71

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— Qu’on prenne son relèvement et son signalement…

— Qu’on casse sa chienne de connaissance.

— Tiens… tiens… tiens !… je ne le vois pas, dit le chevalier en se retournant.

Les rangs étaient rompus. Les anciens camarades se serraient la main, s’embrassaient et fraternisaient. Le chevalier vit Béniowski causant enfin d’égal à égal avec M. Cerné de Loris ; il entendit le capitaine de vaisseau qui disait :

— M. de Luxeuil, en punition de sa négligence et de sa conduite envers vous, général, est cassé de son commandement…

— Mordious… fit le chevalier.

— Et M. de Kerléan ? demanda Béniowski.

— En récompense de sa fermeté, de son humanité à votre égard et de sa droiture, je vais lui confier le commandement de la Pomone.

Le chef d’état-major de la division fut appelé par le commandant Cerné de Loris qui lui donna des ordres assez détaillés, en sorte que le chevalier du Capricorne put s’approcher de Béniowski.

— Mordious ! général, que vous disais-je l’autre jour ? Vous voici déjà ici à peu près le maître comme à bord du Saint-Pierre et Saint-Paul. M’est avis, ventre de mandout ! que vos amis tiennent la corde. Le baron démonté, le lieutenant Kerléan nommé commandant, notre jonque et son chargement reconnus de bonne prise, et mon dragon de Formose encore une fois sauvé, mille noms d’un capricorne, bénissons la destinée, et vive Madagascar !

— Mon ami, votre belle humeur est toujours la même ; hélas ! notre triomphe actuel n’est pas sans amertume pour mon cœur… Richard et Aphanasie ne le partagent pas, et tous