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Page:La Médecine anecdotique historique et littéraire tome III, 1901.djvu/254

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CONTES DROLATIQUES

Et dame Bertrande, toujours bonne, lui conseillait d’avertir le mari par une courageuse lettre anonyme. Car elle rageait aussi, supposant les mêmes choses que son fils. Mais je dois ajouter que celui-ci recula devant cette dernière infamie. Il se contentait de répéter, la colère au cœur : Perfide Izoline ! perfide Izoline ! ce qui peut se dire de toutes les dames, d’ailleurs.


Le Parchemin de Don Miguel.

Un jour ils rencontrèrent le baron et ne purent s’empêcher de prendre un air goguenard. Celui-ci, qui avait rajeuni encore, ce qui ne lui donnait plus guère que cinquante-cinq ans, n’y fit seulement pas attention. Il leur conta, avec enthousiasme, les hauts faits d’armes, en Amérique, de son glorieux Miguel.

— Pauvre Miguel ! pauvre Miguel ! s’écria-t-il tout à coup. Il a payé assez chèrement sa gloire !

Et comme la mère et le fils, très curieux décidément de leur nature, demandaient des explications, il ajouta que les Incas, ayant fait prisonnier Miguel, lui avaient fait subir toutes sortes de… (il ajouta le reste à leur oreille sur un ton mystérieux.)


Miguel avait signalé à son vieil ami une plante merveilleuse.
— Très malin de lui avoir fait croire ça, l’Ibère ! pensa Adalbert de plus en plus furieux.

— Pas bête, l’Espagnol ! avait pensé en même temps dame Bertrande.

Mais avec un grand sérieux, le baron tira un parchemin de sa poche, un parchemin au sceau du royaume d’Espagne, où le fait attesté était garanti et par l’effet duquel une pension considé-