désert, des ruines d’hommes qui tremblent et des femmes qui pleurent ! . . . . . . . . . . . . . »
Ce tableau n’a rien de chargé. Ainsi que le faisaient les rois d’Espagne, la république mexicaine envoie des commandants généraux, elle leur donne de l’argent, des soldats et le pays à protéger contre les incursions des barbares. Mais jusqu’à ce jour la Sonore n’a guère vu dans ses commandants généraux que des agioteurs voués à sa spoliation. La guerre aux Indiens n’est plus que le charlatanisme des vénalités militaires ; lors même qu’on tenterait de la faire, les forces dont on dispose sont dérisoires, composées de mauvaises troupes, mal payées, mal instruites, mal commandées. Les habitants, réduits à se protéger eux-mêmes, dépourvus d’organisation, quelquefois de courage, s’en prennent aux commandants généraux des affreuses déprédations commises par les Indiens ; ils s’indignent, à bon droit, de voir la fortune des fonctionnaires grandir dans la même proportion que la misère publique.