mine, dans Arizona ou ailleurs, jusqu’à ce qu’elle eût satisfait aux exigences du commandant général.
Voici quelques extraits de la réponse de M. de Raousset :
« Jamais, Monsieur le gouverneur, jamais il n’a été dit ni écrit une parole qui tendit à nous imposer les conditions que le général soulève devant nous comme une barrière. Je pourrais ajouter qu’il était facile de nous les poser à Guaymas, à Hermiosillo même. Fallait-il attendre trois mois et que nous fussions au terme même de notre voyage pour nous placer entre d’inacceptables propositions et un réembarquement ?
» Vous le voyez, Monsieur le gouverneur, les preuves abondent. Les conditions tendent à un objet inique : nous expulser de la Sonore.
» Et pourquoi ?
» Il est impossible que je me fasse plus longtemps illusion. Nous sommes sacrifiés, nous, nos droits acquis, ceux de la compagnie qui nous envoie et les intérêts publics eux-mêmes, à l’avidité personnelle de quelques hommes puissants.
» Loin de nous donner aide et protection, on a tout fait pour nous engourdir ou nous décourager. On a feint de se méprendre sur nos intentions, on a soulevé des malentendus sur les choses les plus claires, et on est encore à se demander si nous devons ou non rester dans le pays.
» Nos intentions !
» Les lettres de M. le ministre de France à M. le commandant général, à M. Aguilar, à M. Calvo et à vous-même, ne suffisent-elles donc pas ?
» Ne parlons pas de mes déclarations personnelles, effaçons le traité fait avec la compagnie Restauradora : oublions toutes les preuves de soumission, de bon vouloir, de dévouement à ce pays, données par mes compagnons pendant quatre-vingt-seize jours ; mais les déclarations officielles émanées du représentant de la nation française, déclarations si franches, si noblement inspirées, si chaudement écrites, sont-ce là des choses qu’on laisse de côté sans que le bon sens public ne les relève et