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Page:La Maquerelle de Londres, 1750.djvu/75

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qu’elle l’aborda en paſſant devant ſa porte, lui diſant, qu’il y avoit chés elle un de ſes païs, qui avoit grande envie de boire un pot de bierre avec lui. Un de mes païs ? dit-il ; je vous ſuis obligé pour cette bonne nouvelle ; quoi, un Irlandois ? ma foi ils ſont tous de bonnes gens. Enſuite il entra ; immediatement la Maquerelle le fit aſſeoir, & lui dit, qu’elle alloit appeller ſon païs : mais au lieu de cela, elle lui envoya une fille de joye, qui en ſe préſentant à lui, lui dit : Mon païs, je ſuis fort aiſe de vous voir. J’ai un pot de bierre à votre ſervice, pour l’amour de notre Patron St. Patrick. Et la vieille Maquerelle ayant apporté la bierre, la coquete prit le pot, & but à la ſanté de St. Patrick. De bon cœur, dit notre jeune homme, que la peſte m’étouffe, ſi je ne vous fais raiſon : ce qu’il fit à grands traits. Alors la fille commença à lui témoigner beaucoup de complaiſance & à le bien careſſer, ce qui lui fit tant de plaiſir, qu’il oublia ſa commiſſion, & rendit le reciproque à la donzelle, qui le pria de monter dans ſa chambre ; ce à quoi il conſentit d’abord : là elle lui laiſſa la