Page:La Messaline française, 1789.djvu/14

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taureau sauvage, que l’on a irrité, renverser, fouler aux pieds, frapper des cornes tout ce qu’il rencontre ; je brise et romps tout ce qui s’oppose à mon passage.

Mon adorable princesse se réveille, se débat, feint de vouloir se dérober de dessous moi ; je la serre plus fortement dans mes bras ; je vois ses yeux se mouiller des larmes du plaisir : déjà ses secousses répondent aux miennes : elle partage mes transports… Nous nageons enfin dans un torrent de délices…

Dieu ! quelle volupté ! quand sur elle étendu je pressurais le jus de ce fruit défendu.

Que te dirai-je, mon ami ? Six fois l’amour me couvrit de ses ailes, six fois nous mourûmes pour ressusciter.

Pendant deux mois, nous vécûmes ainsi, la princesse et moi, dans l’union la plus parfaite ; mais au bout de ce temps son mari eut quelque soupçon de notre intelligence. Nous nous aperçûmes que nous