Page:La Messaline française, 1789.djvu/31

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faisait jouer à celle qu’elle appelait sa sœur ! Comment devait-elle avoir soin de ma fortune ? Je me perdais dans toutes ces idées : je ne savais que penser de cette étonnante aventure.

Je finis enfin par m’abandonner aveuglément à mon sort : je me couchai et dormis, bercé par les songes les plus flatteurs.

Le lendemain je me rendis à dix heures du soir au théâtre de nos ébats amoureux ; j’eus en vérité la plus grande peine à le retrouver, tant il me fallut faire de détours pour y parvenir.

À peine y étais-je entré que j’entendis marcher près de moi ; c’était mon aimable inconnue. Grand Dieu ! qu’elle était belle ! Il faisait excessivement chaud ; quelques fleurs entrelacées au hasard dans ses cheveux blonds qui tombaient en grosses boucles sur un cou d’ivoire, formaient toute sa coiffure, et lui donnaient l’air de la Déesse des Fleurs : les couleurs vermeilles de ses joues faisaient honte au bouquet de roses qui couvrait sa gorge nue.