Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/103

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tent dans raiïeniblage .des corps fimples , unis & arrangés dans l’ordre , & la quantité néceffaire pour conftruire, ou former les difFérens mixtes. Les mêmes philofophes de l’antiquité ont aiifiî en quelque forte diltingué deux fortes de formes fubftantielles dans les corps vivans, favoir celles qui conftituent les parties organiques de ces corps , & celles qui font regardées comme étant leur principe de vie. C’efl à ces dernières qu’ils ont donné le nom d’ame. Ils en ont fait trois fortes ; Tame végétative qui appartient aux plantes ; l’ame fenfitive , comm.une à l’homme & à la béte : mais parce que celle de lliomme fembîe avoir un plus valk empire, d^s fonctions plus étendues , ôqs vues plus grandes , ils l’ont appelée ame raifonnablc. Difons un mot de l’ame végétative. Mais auparavant, qu’il me foît permis de répondre à une objedion que m’a faite un habile homme : « Vous V n’admettez , dit-il , dans les animaux, pour prinw cipe de fentiment , aucune fubftance qui foie ï) diff-’rente de la matière : pourquoi donc traiter w d’abfurde le Çartéiianifme , en ce qu’il fuppofe » que les animaux font de pures machines , & V quelle fi grande différence y a-t-ii entre ces deux » opinions » ? Je réponds d’un feul mot : Defcartes refiife tout fentiment , toute ficulté de fentir à, Ses machines , ou k la matière dont ij fuppofe que îes animaux font uniquement faits : & moi je prou-F 4