Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/134

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ii8 Traité

J^ dire vrai , quoique lame agifTe fur le corps & fe détermine fans doute par une activité qui lui eft propre , cependant je ne fais fi elle d jamais aâive, avant que d’avoir été paffive ; car il femble que lame , pour agir , ait bcfoin de recevoir les imprefiions des efprits modifiés par les facultés corporelles. C’efl ce qui a peut - être fait dire à plufieurs , que l’ame dépend tellement du tempérament & de la difpofition des organes , qu’elle fe perfedionne & s’embellit avec eux. Vous voyez que pour expliquer l’union del’amc au corps, il n’efl pas befoin de tant fe mettre l’efprit à la torture , tel que lont fait ces grands génies, A riflote , Platon, Defcar tes, Mailebranche, Léibnitz, Staal , & qu’il fuffit daller rondement fon droit chemin , &■ dL" ne pas regarder derrière ou de côté , lorfque la vérité elt devant foi. Mais îl y a des gens qui ont tant de préjugés, qu’ils ne fc baifferoient feulement pas pour ramaiTer la vérité , s’ils la rencontroient où ils ne veulent pas qu’elle foit.

Vous concevez enfin qu’après tout ce qui a été dit fur la diverfc origine des nerfs & les différents fieg£S de l’ame , il fe peut bien faire qu’il y ait quelque chofe de vrai dans toutes les opinions des auteurs à ce fujet, quelque oppofées qu’elles paroiffent : ^ puifque les maladies du cerveau , félon l’endroit qu’elles attaquent , fuppriraenc tantôt uq fens j^