Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/133

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DE l’Ame. 117

de tant de façons ? Ce qui ne peut convenir qu a un corps (r).

Si petite & fi imperceptible qu’on fcppofe l’étendue de lame , maigre les phénomènes qui fcmblenc prouver le contraire, & qui dcmontreroient plutôt (2) plufieurs amcs, qu’une ame i’ins étendue, il faut toujours qu’elle en ait une, quelle qu’elle ibit, puifqu’elle touche immédiatement cette autre étendue e’norme du corps , comme on conçoit que le globe du morde feroit touche par toute la furface du plus petit grain de fable qui feroit placé fur fon fommet. L’étendue de l’ame forme donc en quelque forte le corps de cet être fcnfible & adif ; & à caufe de l’intimité de fa liaifoa , qui eft telle, qu’on croiroit que les deux fublbnces individuellement attachées & jointes enfcmble, elles ne font qu’un feul tout. Ariflote (3) dit « qu’il n’y a point dame i) fans corps, ôc que l’ame n’eft point un ccrps. » (i) Tangere me tangi , nifi corpus , nullapoteft ns, (2) Quelques ancien^ ; philofophes les ont admifes , pour expliquer les diffén^ntes corsiradiaions dans lefquelles l’ange fe furprend elle-même, tell-s que, pay exe.nple, les pleurs d’une femme qui feroit bien fàchcQ de voir refllifciter fon mari , h vice yerfa {l) P( anima text. a6, c. 2^

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