Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/136

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120 Traité ’

rience de lui accorder ; elle fuffit , dis-je , pour agir,fentir& penfer, autant qu’il lui eil permis par les organes.

§. IX.

QiicTitrefcnfitifefipar confcqiient matèrid, . Mais quels doutes s’élèvent dans mon ame,& que notre entendement eft foiblc & borné ! Mon ame montre confhmment, non la penfée qui lui eft accidentelle, quoiqu’eh difent ts Cartéiiens, mais de l’adivité & de la fenfibilité. Voilà deux propriétés inconteflablcs , reconnues par tous les phiioibphes qui ne fc forit point lailTe aveugler par l’efprit fy.rtématique , le plus dangereux àts efprits. Or , dit-on , toutes propriétés fuppofént un fujet qui en foit la bafe , qui exiile p :ir lui-même, & auqtiel appartiennent de droit ces mêmes propriétés. Donc , conclut- on , l’amc eft un être fcparé du corps, une efpece de monade fpiritucllc^ une forme Juhjlfiante , comme parlent les adroits & prudents fciiolaftiques i c’eft -à-dire , une fublhncc dont la vie ne dépend pas de celle du corps. On ne peut mieux raifbnner fans douce ; mais le fujet de ces propriétés, pourquoi voulez -vous que je l’imagine d’une nature abfclument diftinfle du corps , tandis que je vois clairement que c eft