Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/137

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l’organifation même de la moelle aux premiers coromencemeRts de fa naiflance (c’cft-à-dire, à la fia r* j cortex ) qui tç.Ycz li librement dans 1 état fain toutes’ ces propriétés ? Car c’eit une feule d’obfervations & d’expériences certaines , qui me prouvent ce que j’avance, au lieu que ceux qui difcnt le co ::traire peuvent nous étaler beaucoup de metaphylique , fans nous donner une feule idée. Mais (croient -ce donc d’js fibres médullaires qui fcrmeroient l’ame ? Et comment concevoir que la matière puiffe fentir & penfer ? J’avoue que je ne le conçois pas mais , outre qu’il eft impie de borner la toute-puifFincc du créateur, en foutenant qu’il n’a pu faire penier la matière, lui qui d’un mot a fait la lumière , dois-je dépouiller un être des propriétés qui frappent mes fens, parce que l’eiFence de cet être m’efl : inconnue ? Je ne vois que matière dans le cerveau ; qu’étendue , comme on l’a prouvé , dans fa partie fenfitive : vivant , fain, bien organifé, ce vifcere contient à l’origine des nerfs un principe adif répandu dans la fubibncc médullaire ; je vois ce principe qui fent & penfe , fe déranger , s’endormir , s’éteindre avec le corps. Que dis- je ! l’ame dort la première , fon feu s’éteint à mefiire que les fibres, dont elle paroît faite, s’affoiblilTent & tombent les unes fur les autres. Si tout s’explique par ce que i’anatomie & la phyfiologie pie découvrent dans la mjclle , qu’ai-je befoin de