Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/154

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dépend fi vifiblement de l’arrêt du faiîg ? N’eft-il pas certain que l’imagination feule procure cet état aux eunuques mêmes ? Que cette feule caufe produit l’éjaculation , non - feulement la nuit, mais quelquefois le jour même ? Que l’impuilTance dépend fouvent des défauts de l’imagination, comme de fa trop grande ardeur, ou de fon extrême tranquillité, ou de fes différentes maladies , comme on en lit des exemples dans Venette & Montagne ? Il n’eft pas jufqu a l’excès de la pudeur , d’une certaine" retenue , ou timidité , dont on fe corrige bien vite à l’école des femmes galantes , qui ne mette fouvenc l’homme le plus amoureux dans une incapacité de les fatisfaire. Voilà à la fois la théorie de l’amour y & celle de toutes les autres pallions ; l’une vient merveilleufement à l’appui des autres. Il eft évident que les nerfs jouent ici le plus grand rôle , & qu’ils font le principal refTort des pallions. Quoique nous ne connoiffions point les pallions par leurs caufes, les lumières , que le mécanifme des mouvemens des corps animés a répandues de nos jours, nous permettent donc du moins de les expliquer toutes alfez clairement par leurs effets : & dès qu’on fait, par exemple , que le chagrin relferre ks diamètres des tuyaux , quoiqu’on ignore quelle eft la première caufe qui fait que les rerfs fe contraélent autour d’eux , comme pour les étrangler ; tous les effets qui s’enfuivent , de mélancolie , d’atrabile & de