Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/187

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

B e i’ A M E. 171

chaos ? Cependant leurs premiers principes ne font que des fuppofitions hardies , où le génie a bien moins de part, qu’une préfomptueufe imagination. Qu’on les appelle, fi l’on veut , des grands génies, parce qu’ils ont recherché & fe font vanté de connoître les premières caufes ! Pour moi je crois que ceux qui les ont dédaignées , leur feront toujours préférables : & que le {’uccès des. Locke , des Boerhaave , & de tous c^s hommes fages, qui fe font bornés â l’examen àcs caufes fécondes , prouve bien que l’am-^ur-propre eft le feul qui n’en tire pas le même avantage , que des premières.

§. V.

Du fommeil ^ des rêves.

La caufe prochaine du fommeil paroît être l’affaiflement des fibres nerveufes qui partent de la fubftance corticale du cerveau. Cet affailTcment peut être produit, non-feulement par l’augmentation du cours des liqueurs qui compriment la moelle , & par la diminution de cette circulation, qui ne fuffit pas pour difcendre les nerfs , mais encore par la diffipation , ou l’épuifement des ef-prits, & par la privation des caufes irritantes, qui procure du repos & de la tranquillité , Se enfin