Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/189

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

D E 1 ’ x M E. I 73

roiffent la nuit, & cela eft également vrai des chiens & des animaux en général. Il fuit delà que la caufe immédiate des rêves eft toute imprelîion forte, ou fréquente , fur la polition fenlitive du cerveau , qui n’eft point endormie, ou affaiffée, & que les objets dont on eft li vivement aftldé , font viiible* ment des yeux de l’imagination. .On voit encore que le délire qui accompagne ks infomnies & les fièvres , vient des mêmes caufes , & que le rêve eft une demi -veille , en ce qu’une portion du cerveau demeure libre & ouverte aux traces des efprits, tandis que toutes les autres font tranquilles & fermées. Lorfqu’on parle en rêve, il faut de néceîîité que les mufcles du larinx , de la langue & de la refpiration , obéilTent’à la volonté, & que par conféqucnt la région du /e/2/0 ;iz.- ;n , d’où partent les nerfs qui vont fe rendre à cts mufcles , foie libre & ouverte, & que ces nerfs même foienC remplis d’efprits. Dans les pollutions noélurnes, les mufcles releveurs & accélérateurs agiflent beau-» coup plus fortement, que fi on étoit éveillé ; ils reçoivent conféquemment une quantité d’efprits beaucoup plus confidérable : car quel homme fans toucher, & peut-être même en touchant une belle femme , pourroit répandre la liqueur de faccou-» plcment , autant de fois que cela arrive en rêve à des gens (âges , vigoureux on échauffés ? Lqs hom-. m^sÔL les animaux gefticulent, laucent , treflkilleiiç^