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174 Traité

ie plaignent ; les écoliers récitent leurs leçons ; les prédicateurs déclament leurs fermons, &c. Les mouvemens du corps répondent à ceux qui fc pafTent dans le cerveau.

Il efl facile d’expliquer à préfent les mouvemens ’de ceux qu’on appelle fomnamhuUs ou noclamhiUs , parce qu’ils fc promènent en dormant. Plu- (îeurs auteurs racontent des hiftoires curicufes à •ce fujet ; ils ont vu faire les chûtes les plus terribles , & fouvcnt fans danger.

Il fuit de ce qui a été dit touchant les rêves , que les fomnambules dorment à la vérité parfaitement dans certaines parties du cerveau, tandis qu’ils font éveillés dans d’autres , à la faveur defquelles le fang & les efprits, qui profitent des pafTages ouverts , coulent aux organes du mouvement. Notre admiration diminuera encore plus, en conlidérant les degrés fucceffifs , qui des plus petites aftioDS faites en dormant , conduifent aux plus grandes & aux plus compofees , toutes Us fois qu’une idée s’offre à lame avec affez de force pour la convaincre de la préfence réelle du phantôme que l’imagination lui préfente : & alors il fc forme dans le corps des mouvemens qui répondent à la volonté que cette idée, fait naître. Mais pour ce qui efl de l’adreffe & des précautions que prennent les fomnambules , avons-nous plus de facilité qu’eux , à éviter mille dangers , lorfquc