Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DE l’Ame. aoi

CHAPITRE XV,

Hifîoires qui confirment que toutes les idées viennent desfens.

HISTOIRE PREMIERE.

D’un fourd de Chartres.

« IJjSi jeune homme , fils d’un artifan, foiird & » muet de naifîance, commença tout d’un coup à » parler, au grand étonnement de toute la ville. » On lut de lui que, trois ou quatre m.ois auparavant , il avoit entendu le fon des cloches , & » avoit été extrêmement furpris de cette fenfation » nouvelle & inconnue. Enfuite il lui étoit forti » comme une efpece d’eau de l’oreille gauche , & >j il avoit entendu parfaitement des deux oreilles. » Il fut ces trois ou quatre mois à écouter fans » rien dire, s’accoutumant à répéter tour bas les » paroles qu’il entendoit , & s’affcrmiffant dans la M prononciation (Se dans les idées attachées aux M mots. Enfin il le crut en état de rompre le filence , » & il déclara qu’il parloir , quoique ce ne fût » encore qu’imparfaitement, Aulîi-tôt des théologiens habilçs l’interrogèrent fur fon état pafle, » & leurs principales qucrtions roulèrent fur dieu.