Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/231

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fourds apprend à la fois & en peu de tems à parler , à lire, & à écrire fuivant les règles de l’ortographe : & tout cela , comme vous voyez , machinalement, ou par des fignes fenlibles, qui font la voie de communication de toutes les idées. Voilà un de ces hommes dont il eft fâcheux que la vie ne foit pas proportionnée à l’utilité dont ck eft au public.

§• I

Réflexions fur V éducation.

Rien ne reiïemble plus aux difciples d’Amman , que les enfans ; il faut donc les traiter à-peu-prèy de la même manière. Si on veut imprimer trop de mouvement dais les mufcles , & trop d’idées , ou de fenfations dans le cetveau des fourds, la confufion fe met dans les uns & dans les autres. De même la mémoire d’un enfant , le difcernement qui ne fait que d’éclore , font fatigués de trop d’ouvrage. La foibleiïe âes fibres & des efprits exige un repos attentif. Il faut donc , i*’. ne pas devancer la raifon , mais profiter du premier moment qu’on la voit paroître , pour fixer dans l’efprit le fens des mots appris machinalement. 2°. Suivre à la pifte les progrès de famé , voir comment la raifon fe développe, en un mot obfer-^ ^