Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/238

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fe tiennent cachés. Ils y font nuds , & y font lamouravec aufli peu de préjugés que les chiens. Pline, S. Jérôme & autres nous ont donné d’après les anciens, des defcriptions fabuleufes de ces animaux îafcifs, comme on en peut juger, en les comparant avec celle ci. Nous la devons à Tulpius médecin d’Amfterdam. (i) Cet auteur ne parle du fatyre qu’il a vu , que comme d’un animal ; il n’ell occupé qu’à décrire les parties de fon corps , fans faire menrion s’il parloir & s’il avoit des idées. Mais cette parfaite reflcmblance qu’il reconnoît entre le corps du fatyre & celui des autres hommes , me fut croire que le cerveau de ce prétendu animal eft originairement fait pour fentir & pcnfer comme les nôtres. Les raifons d’analogie font chez eux beaucoup plus fortes que chez les autres animaux.

Plutarque parle d’un fatyre qui fut pris en dormant , & amené à Sylla : la voix de cet animal reffcmbloit au hennilfement des chevaux & au bêlement d^s boucs. Ceux qui dès l’enfance ont été égarés dans les forêts, n’ont pas la voix beaucoup plus claire & plus humaine ; ils n’ont pas une feule idée , comme on l’a vu dans le fait rapporté par (i) Obfcrvat. Mid. Ed, d.E/iev. L. m. C. LVI. p. 270.