Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/237

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DE l’ A M ï. 22,1

rieurs & inférieurs reiïlîniblenr à ceux de l’homme, comme deux gouttes d’eau, ou un œuf à un autre œuf

Le coude eft articulé comme le nôtre ; ils ont le même nombre de doigts , le pouce fait comme celui de l’homme, des mollets aux jambes - Se une bafe à la plante du pied , fur laquelle tout leur corps porte comme le nôtre , lorfqu’ils marchent à notre manière , ce qui leur arrive fou vent.

Pour boire , ils prennent fort bien d’une main l’anfe du gobelet, & portent l’autre au fond du vafe ; cnfuite ih effuyent leurs lèvres avec la plus grande propreté. Lorfqu’ils fe couchent , ils ont auffi beaucoup d’attention & de délicatefTc , ils fe fervent d’oreiller & de couverture dont ils fe couvrent avec un grand foin , lorfqu’ils font apprivoiiés. La force de leurs mufcles , de leur fang & de leurs cfprits, les rend braves &intrépides, comme nous-mêmes : mais tant de courage eft réfervé aux mâles , comme il arrive encore dans l’efpece humaine. Souvent ils fe jettent avec fureur fur les gens même armés , comme fur les femmes & les filles , auxquelles ils font à la vérité de plus douces violences. Rien de plus lafcif , de plus impudique & de plus porté à la fornication, que ces animaux. Les femmes de l’Iride ne font pas tentées deux fois d’aller les voir dans les cavernes, où ils