Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/242

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2i5 Traité

aux Chefelden , aux Locke, aux Amman , aiiX Tulpius^, aux Boerhaave , aux Conor , &c. Je pafTe à préfent à ce qui m’a paru digne de les couronner ; c’efl une belle conjedure d’Arnobe, laquelle porte vifibleraent fur des obfervations qu’il avoit eu occafion de faire , quoiqu’il n’en dife qu’un mot en paiïant.

Faifons, dit-il, (i) un trou en forme de lit, dans la terre, qu’il foit entouré de murs , couvert d’un toit ; que ce lieu ne foit ni trop chaud , ni trop froid : qu’on n’y entende abfolument aucun bruit : imaginons les moyens de n’y faire entrer qu’une pâle lueur entrecoupée de ténèbres. Qu’on mette un enfant nouveau - né dans ce fof’^errain :■ quefesfens ne foient frappés d’aucuns objets ; qu’une nourrice nue, en filence , lui donne fon lait & fes foins. A-t-il belbin d’alimens plus folides ? qu’ils lui foient portés par la même femme : qu’ils foient toujours de même nature, tels que le pain & l’eau froide, bue dans le creux de la main. Que cet enfant , forti de la race de Platon ou de Pithagore, quitte enfin fa folitude à l’âge de vingt, trente ou quarante ans ; qu’il paroilTe dans l’aifcmblée des mortels : qu’on lui dema de , avant qu’il ait appris à penfer & à parier, ce qu’il eit lui-même , quel elT : fon père, ce qu’il a fait, ce qu’il a penfé, (i) ^dyerf. Gène. L, II,