Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/243

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comment il a été noiu’ri & élevé jiirqua ce temps.^ Plus ftupide qu’une bête, il n’aura pas plus de fenti-’ ment que le bois ou le caillou ; il ne connbîrra’ni la^ terre, ni la nier, ni les allres, ni les météores ,_ ; ni les plarites , ni les animaux. S’il à faim,, faute dé^ fa nourriture ordinaire, ou plutôt faute de co^nno^^tré tout ce qui peut y fiippleer , il fe laiffera moiirir.’ Entouré de feu , ou de béces venimeufes , il fe^ jtttera au milieu du danger ,-pàrdê qu’il ne fait encore ce que c’eft que la crainte.’ S’il eft-forcé dti^ parler j. par l’impreliion de tous ces objets nouveau^, dont il eit frappe , il ne fortira de la bouchebéante , que des fons inarticulés , .comme plufmirs ont coutLimz de faire en pureU cas. Demandez-lui. non des idées abftraitcs & dîifidiîeS ae’ niétaphyiique , dc’il ?o#aîe ou de "géométrie Jiilais feulement la plus iimple qiieftion d’irittsmériqueyll rie comprend pas ce qu’il entend , ni qiié votre voix puiïTe fignifier quelque chofe, ni ménie fi ci’eft à lui , on a d’autres^ que vous parlez. Où ell donc cette. portqéiiriTftfrioftelle de la divinité .> Ou ^ft’ cette" ame, qurentre dans le corps’, fi dode & fi éclairée’ j*^ & qui par le fécours de Thifiruction ne fait que fë" rappeler les connoifTances qu’elle avoir infufes ? Eil-ce donc là cet être fi raifonnable & fi fort au-delTus àts autres êtres ? Kéhs ! oui, voilà Thomme ; il vivroit éternellement feparé de la fociété, faHS acquérir une fenle idée. Mais poliffons P i