Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/252

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2.]5 Abrégé

U font pas il ne s’en feroit pas fié aux quatre propoiîtions qu’il rapporte , & qui loin de rien èclaircir ^ïowt aulîi obfcures que la qucftion même. Un être inétendu ne peut occuper aucun efpace, & Defcartes , qui convient de cette vérité , recherche férieufement le iiege de lame, 5è l’établit dans la glande pinéale. Si un être fans aucunes parties pouvoit être conçu exifler réellement quelque part, ce fcroit dans le vuide , & il eft banni de l’hypothefe Cartélienne. Enfin ce qui eft fans extenfion , ne peut agir fur ce qui en a une. A quoi fervent donc les caufes occafionnelles , par lefquelles on explique l’union de l’ame & du corps ? Il eft évident par-là que Defcartes n’a parlé de l’ame , que parce qu’il étoit forcé d’en parler , & d’en parler de la manière qu’il en a parlé , dans un temps où fon mérite même étoit plus capable de nuire à fa fortune , que de l’avancer, Defcartes n’avoit qu’à ne pas rejeter les propriétés frappantes dans la matière , & tranfporter à l’ame la définition qu’il a donnée de la matière , il eût évité mille erreurs ; & nous n’eulîions point été privés des grands progrès que cet excellent efprit tût pu faire , fi au lieu de fe livrer à de vains fyftcmes , il eût toujours tenu le fil de fa géométrie, & ne fe fût point écarté de fa propre méthode. Encore, hélas ! ce fil efl-il un bien mauvais guide. Il a égaré Spinofa , qui n’eil qu’un outr^ Carréfien.