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DES Systèmes. 245

chaque élément , qui forme & explique la diver lité de tous les corps. Nul erre penfant , & à plus Ziforte raifoii dieu, ne fait rien fans choix, fans motifs qui les déterminent. Or fi les atomes de -la matière étoient tous égaux , on ne pourroic -’Concevoir pourquoi dieu. eût préfère de créer, & de placer tel atome , ici .. plutôt que là ; ni comment une matière homogène eût pu former tant de différens corps. Dieu n’ayant aucuns motifs de préférence , ne pourroit créer deux êtres femblablés poflibles. Il eft donc neceiïaire qu’ils (oient tous hétérogènes. Voilà comme on combat l’homogénéité des élémens par le fameux prlnc’pc de, la rai/on Juffijantt. J’avoue qu’il n’eft pas prouve qu’un élément doive être fimilaire, comme le penfoit Mr. Boerhaave ; mais réciproquement , parce qu’on me dit que dieu ne fait rien fans une raifon qui le détermine , dois-je croire que rien n’eft égal, que rien ne fe reflemble dans la nature , & que toutes les monades, ou elTences, font diîîerenies ? Il eft évident que ce fyftême ne roule que fur la fuppofttion de ce qui fe paffe dans un être, qui ne nous a donne aucune notion de ’ics attributs. M. Clarkc & plufieurs autres philofophes admettent des cas de parfaite égalité, qui excluent toute raifon. Leib itienne ; elle feroit alors non fujji Junte, mais inutile , comme on le dit dans le Traité de VAnie. Comme on dit homme , & le monde de Def-