Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/269

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DES Systèmes. 253

hommes , rien doit-il nous inipirer plus de méfiance dans la recherche de la ve’rité ? Ne devons-nous pas.penfer que tous nos foins, nos projets,, doivent être de refter toujours attachés au char de la nature , & de nous en faire honneur , à Texemple de CCS vrais génies , les Newton <, les Boeiier-’haavc , cçs deux glorieux efclaves dont la nature ^a fi bien récompenfé les fervices , ( Boerh. de fion’ore med.fervît. ) Mais pour arriver à ce but , il ’"faut fe défaire courageufement de fes préjuges, de "fe :^ goûts les plus favoris pour telle ou telle leclc , ’■^[îbmme on quitte d’anciens amis dont on reconnoît "ia perfidie. Il efl aifez ordinaire aux plus grands •^^liiîofophes de fe vanter , comme les petits m.aîtrès ; ceux-ci ont fouvent obtenu des faveurs de •femmes qu’ils n’ont jam.iis ni vues ni connues ; ceux-là prétendent avoir pris la nature fur le fait , . c^mme’dit un fameux néologue ^ qu’elle leur a ré- ~-Vélé tous ks fecrets , & qu’ils ont , pour ainii dire , "tout vu , tout entendu, lors même que la nature ’gaTde encore plus de voiles , que jamais n’en eut ’ Ylfis des Egyptiens. Pour avancer dans le chemin de la vérité, qu’il faut fuivre une conduite diflé- • r-entc ? Il faut faire affidumcnt les mêmes pas avec - la nature , toujours aidé , comme dit madam^e la , marquife du Châtelet , du bâton de l’obfervation & & de l’expérience. Il faut en phyfique imiter la conduite qu’a tenue le fage Sydenhara en médecine.