Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/281

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DES Systèmes. i6^

de légitimes motifs qu’il chcrchoit , & chercheroii encore , s iî vivoit. Croire , parce qu’on ne rifque rien, c’eft comme un enfant , parce qu’on ije fait rien de ce qui concerne l’objet de la croyance. Le parti le plus fige eft du moins de douter, pourvu que nos doutes fervent à re’gler nos adions , & : à nous conduire d’une manière irréprochable, félon la raifon «Se les loix. Le fage aime la vertu, pour la vertu même. Enfin les Stoïciens , les Celtes , les anciens Bretons , ôcc, dcliroient tous que l’ame ne s’éteignît point avec le corps. Tout le monde , dit plaifimment Pomponace , ( ^c immort. anim. ) fouhaite l’immortalhé , co’Ti :ne un mulet defire ia génération qu’il n’obtient pas. Ceux qui ont penfé fins balancer , que fanle étoit mortelle , font en bien plus grand nombre. Bion fe livre à toutes fortes de plaifanteries, en parlant de l’autre monde. Cefar s’en moque au milieu mcme du fénat , au lieu de chercher à dompter l’hydre du peuple , & cà l’accoutumer au ’frein néccfîaire des préjugés. Lucrèce , ( de Nat, rer. L.. 3. } Plutarcue , <S- :c. ne connoifîent d’autre enfer , que les remords. Je fais , dit l’auteur d’Eledre ,

» Jefù’iî que les r<^mo’ds d’un cœur ne vertueux , » Souvent pour les ( crimes } punir vont plus n loin auô les Dieux,