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DES Systèmes. 273

» confcquence ce qui penfe dans un corps, doit ? )î penfer dans un autre ».

Tel cft le fophifnne dç Bayle fur une prétendue fubflance , à laquelle il eft clair par cent & cent endroits de fes ouvrages , qu’il ne croyoit pas plus que la Motte leVayer,& tant d’autres thcologiquement perliffleurs. Il faudroit avoir l’efprit bien faux & bien bouché , pour ne pas découvrir l’erreur de ce mauvais raifonnement. Ce n’cft point la nature des principes folides des corps, qui en fait la variété , mais la diverfe configuration de leurs atdmes. Ainfi la diverfe difpofuion des fibres des corps animés , qui font faits d’élémens terreftres, cpllés fortement enfemble ; celle des vailTeaux qui font compofés de fibres ; dts membranes qui font vafculeufes , &c. produit tant d’cfprits différens dans le règne animal, pour ne rien dire de la variété qui fe trouve dans la confiftance & le cours des liqueurs dernière caufe qui entre ( pour fa moitié) dans la produftion âes divers efprits , ou iiiftinds dont je parle. Si les corps des autres règnes n’ont ni fentiraens , ni penfées ; ceft qu’ils ne font pas organifés pour cela , comme les hommes & les animaux : femblablcs à une eau qui tantôt croupit, tantôt coule, tantôt monte ^ defccnd, ou s’élance en jet d’eau, fuivant les caufcs phyfiques & inévitables qui agiflcnt fur elle. Un homme d’efprit eri •fait ; comme le cheval avec foa fer tire du feu du Tom^ /. S