Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/290

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2-74 Abrégé

caillou. Il n’en doit pas ctre plus orgueilleux que cet animal. Les montres à répétition font de plus grand prix , & non d’une autre nature que les plus fimples.

Je finirai par une remarque fur l’opinion que les anciens avoient de la fpiritualité & de la matérialité. Ils entendoient par l’une , un aflemblage de parties matérielles , légères & déliées , jufqu’à fembler en effet quelque chofc d’incorporel , ou d’immatériel ; &• par l’autre , ils concevoient des parties pefantes , grolîieres , vifibles , palpables. Ces parties matérielles , appercevables , forment tous les corps par leurs diverfes modifications tandis ijue les autres parties imperceptibles , quoique de même nature , conftituent toutes les âmes. Entre untfubfianccfpiruuelh&c une fubjlance matérielle , il n’y a donc d’autre différence que celle qu’on /net entre les modifications, ou les façons d’être (d une même fubllance : & félon la même idée , ce qui ei matériel , peut devenir infenfiblement fpirituel , & le devient en effet. Le blanc d’œuf |)eut ici fervir d’exemple ; lui , qui à force de s’atténuer & de s’affiner aux travers des filières Vâfcu|eufes infiniment étroites du poulet , forme tous les efprits nerveux de cet animal. Eh ! que l’analogie prouve bien que la lymphe fait la même çhofe dans l’homme ! Oferoit-on comparer Tame ^ux efprits animaux , & dire qu’elle ne ^i^evt des