Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/291

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corps, que comme ceux-ci diffèrent des humeurs grossières, par le fin tissu & l’extrême agilité de ses atomes ?

C’en est assez, & plus qu’il ne faut sur l’immortalité de l’âme. Aujourd’hui c’est un dogme essentiel à la religion, autrefois c’étoit une question purement philosophique, comme le christianisme n’étoit qu’une secte. Quelque parti qu’on prît, on ne s’avançoit pas moins dans le sacerdoce. On pouvoit croire l’âme mortelle, quoique spirituelle ; ou immortelle, quoique matérielle. Aujourd’hui il est défendu de penser qu’elle n’est pas spirituelle, quoique cette spiritualité ne se trouve nulle part révélée. Et quand elle le seroit, il faudroit ensuite croire à la révélation, ce qui n’est pas une petite affaire pour un philosophe : hoc opus, hic labor est.


FIN du Tome premier.