Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/57

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Préliminaire. 41

mire par toutes fortes de récompenfes & de bienfaits.

Il eil donc vrai que la nature & la raifon humaine , éclairées par la philofophie & la religion , foiitenue & comme étayée par la morale & là politique , font faites par leur propre conllitution peur être éternellement en guerre ; mais qu^il ne s’enfuit pas j ?our cela , que la philofophie , quoi-^ que théoriqu’cfîtenÉ contraire à la morale & a la religion , piiiiTe véellemeat détruire ces liens fages & l’acrés. II eft aulli prouve que routes ces guerres phiîofophiques n’auroient au fond rien de dangereux fans l’odieuie haine théoU)gique qui les fuit ; puifqu’il fu’iit de définir , de diltinguer et de s’entendre , ( chofe rare à la vérité ) pour concevoir que la philofophie & la politique ne fe croifent point dans leurs marches, & n ont’ en un mot rien d’effentiel à démêler cnlcmblc.

Voilà deux branches bien élaguées , fi je ne me trompe ; paffons à la trGifienie,& mon paradoxe fera prouvé dans toute fon étendue. Quoique le reflerrcment d’cs nœuds de la fociété par les heureufes mains de la philofophie , paroiifc Yi problême plus difficile à comprendre cà la première viie, je ne crois cependant pas , après tout ce qui a été dit ci-devant , qu’il faille di^s réflexions bien profondes pour le réfoudre.

Sur q-’oi n’ctend-clle pis fcs ailes ? A quoi ne-