Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/58

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4^ Discours

communique-t-elle pas fa force & fa vigueur ? Et de combien de façons ne veut-elle pas fe rendre iirile & recommandable ?

, Comme c’efl elle qui traite le corps en me’decine , c’eft elle auffi qui traite , quoique dans un autre fens , les loix , l’efprit , le cœur, lame, &c. c’cll elle qui dirige l’art de penfer , par l’or^ dre qu’elle met dans nos idées ; c’eft çjie qui fert .de bafe à l’art de parler , & fe mêle enfin utilement par-tout , dans la jurifprudence , dans la morale, dans ia métaphyfique , dans la rlv-toriquc» dans la religion ;, &c, oui, utilement, je le répète , foit qu’elle enfeigne des vérités ou ài :s erreurs.

Sans ks lumières, les me’decins feroient réduits aux premiers tâtonnemens de l’aveugle empirifme, qu’on ; peut regarder comme le fondateur de l’urt hypocratîque.

Comment eft-on parvenu à donner un air de dodrine , & comme une efpece de corps, folide , au fquelccte de la méiaphyfique ? En cultivant la philofophie , dont l’art migique pouvoit feul changer un vuide ToriceWcn , pour ainfi m’cxprimer , -en un plein apparent , & faire croire immortel ce fouffie fugitif, cet air de i vie , fi facile à pomper de la machine pneumatique du Thorax. Si la religion eût pu parler le langage de la ïaifon , Nicole , cette belle plume du liecle paflé.