Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/64

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48 Discours

peut nuire à la morale , à la politique , & en un mot à la fiireté du commerce àcs hommes ; conféquence évidente , à laquelle on ne peut trop revenir dans un difcours fait exprès pour la développer & la mettre dans tout fon jour. Puifque nous favons , à n’en pouvoir douter , que ce qui eft vrai , n’ell pas jufte pour cela , & réciproquement que ce qui elt jufte , peut bien n’être pas vrai ; ce qui tient du IJgal , ne fuppofe abfolument aucune équité , laquelle n’ell reconnoilTable qu’au ligne &• au caradere que j’ai rapporté , je veux dire , l’intérêt de la fociété ^ vcilà donc enfin les ténèbres de la jurifprudence & les chemins couverts de la politique , éclairés par le flambeau de la philolbphie. Ainfi toutes ces vaines diiputes fur le bien & le mal moral , à jamais terminées pour les bons efprits , ne feront plus agitées que par ceux dont l’entêtement & la partialité ne veulent point céder à la fagacité des réiiexions philoTophiquPs , ou dont le fanatique aveuglement ne peut ie déliller a la plus frappante luniiere.

Il efl temps d’envi f^ger notre aimable reine fous un autre afped. Le feu ne dilate pas plus hs corps , que la philofonliie n’agrandit Tefprit : propriété par laquelle feule , quelques jR/ftêmes qu’on embraffe , elle peut toujour : fervir. Si je découvre que toutes les preuves de l’exif- . tencc