Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/79

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Préliminaire. 63

philofophes , génies de tous les genres, qui vous retient dans les fers de vos contrées ? Celui que vous voyez, celai qui vous ouvre fi libéralement la barrière , eft un héros, qui jeune encore, ell arrivé au temple de mémoire par prefque tous les chemins qui y conduifent. Ver :ez. . . . Que tardez-vous ?

Il fera votre guide , votre modelé Sz votre 

appui : il vous forcera par fon illullre exemple à marcher fur fes traces dans le pénible fcntier de h gloire ; dux & exemplum & nccejjiids , comme dit Pline le jeune en un autre fujet. S il ne vous efl pas donné de le fuivre , vous partagerez du moins avec nous le plaifir de l’admirer de plus prèî. Certes , je le jure, ce n’eil pas fa couronne , c’eft fon efprit que j’tnvie.

Vous, que ces facrés perturbateurs d’un repos refpcciable n’ont point troublés , fous de fi glorieux aufpices , paroilTez hardiment , ouvrages protégés , vous ne le feriez point , ii vous étiez dangereux : un philofophe ne vous eût point permis de paroitre. Un efprit vafte, profond , accoutumé à réfléchir , fait trop bien que ce qui n’ell que philofophiquement vrai , ne peut être nuif.ble. II y a quelques années, qu’enveloppés d’un trifte manteau , vous étiez, héhs ! réduits à vous montrer feuls , timides en quelque forte^ & comme autrefois les vers d’0 ide exilé , fins votre auteur , que vous