Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/86

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

70 Traite CHAPITRE IIL D& retendue de la matierca UOTQUE nous n’ayons aucune idée de l’efTence de la matière , nous ne pouvons refufer notre confcntemeut aux propriecés que nos fens y découvrent. J’ouvr-e iesyeux. & je ne vois autour de moi que matière , eu qu’étendue. L’étendue eft donc une propriété qui convient toujours à route matière, qui ne peut convenir qu’à elle léuk , & qui par conféquent eft co-eiTentielle à fon fujet. Cette propriété fuppofe dans la (iibftaiice des, corps , trois dimenfions, longueur , largeur & profondeur. En effet, fi nous confukons nos connoiffances , qui viennent toutes des fens , on ne peut concevoir la matière , ou la fub(l :an< :e àts corps , fans ridée d’un être à la fois long , large & profond ; parce que l’idée de ces trois dimenfions efl nécèffairement liée à celle que nous avons de toute grandeur ou quantité. Les philofophes qui ont le plus médité fur la matière , n’entendent pas par l’étendue de cette fubibnce une étendue foîide , formée de parties diftindes, capable de réfiflançe. Rien n’cfl uni, rien n eft diviie dans cette étendue : car pour, divifer , il faut une force qui défuniffe il en faut