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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/85

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que l’étendue , comme une propriété eflentielle de la matière.

Toutes les diverfes propriétés qu’on remarque dans ce principe inconnu , démontrent un être dans lequel exiflent ces mêmes propriétés, un être qui par conféquent doit exiiler par lui-même. Or , on ne conçoit pas, ou plutôt il paroit impolTible , qu’un être qui exiile par lui-même, puiîTe ni fe créer, ni s’anéantir. Il ne peut y avoir évidemment que les fermes, dont ks propriétés cflenticlles le rendent fafceptible , qui puiiïent fe détruire & fe reproduire tour-à-tour. Aulîi l’expérience nous force-» t-elie d’avouer que rien ne fe fait de rien. Tous les philofophes qui n’ont point connu les lumières de la foi, ont penfé que ce principe fubftantiel des corps a exiflé & exiflera toujours , & que les élémens de la matière ont une folidité indeflrudible , qui ne permet pas de craindre que le monde vienne à s’écrouler. La plupart àts philofophes chrétiens reconnoiifent auili qu’il exifte nécclTairement par lui-même, & qu’il n’eil : point de fa nature d’avoir pu commencer, ni de pouvoir finir , comme on peut le voir dans un auteur du fiecle dernier, qui profeiToit (i) la théologie à. Paris.

(i) GOUDIN. Philofopkia juxtà inconcujfa tutijfimaque Divi Thomcs dogmaia,

Lugd. 1678

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