Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome premier, 1796.djvu/93

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puîflances de h fubftance des corps ; car de même que cette fubibnce ell : fufceptible de mouvement , fans en avoir efFedivement , elle a auffi toujours, lors même qu’elle ne fe meut pas, la faculté de fe mouvoir.

Les anciens ont véritablement remarqué que cette force motrice n’agiflbit dans la fubdance des corps, que lorfque cette fubftance "étoit revêtue de certaines formes : ils ont aufli obfervé que les divers mouvements qu’elle produit, font tous aiïlijettis ou réglés par ces différentes formes. C’eft pourquoi les formes, au moyen defquelles la fubftance des corps pouvoir non-feulement fe mouvoir , mais fe mouvoir diverfement, ont été nommées formes matérielles.

Il fuffifoit à ces premiers maîtres de jeter les yeux fur tous les phénomènes de la nature , pour découvrir dans la fubflance àxs corps la f^irce de fe mouvoir elle - même , ou lorfqu’elîe ell en mouvement, c’eil une autre fubftance qui le lui communique. Mais voit - on dans cette fubiiance autre chofe qu’elle-même en aélion ;& quelquefois elle paroît recevoir un mouvement qu’elle n’a pas, le reçoit-elle de quelqu’autre caufe que ce même genre de fubflance dont les parties agilfent les unes fur les autres ?

Si donc on fuppofe un autre agent, je demande quel il efl , & qu’on me donne des preuves de