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76 Traité

l’un dans l’autre ; ce qui rend fort bien l’idée des anciens.

D’où l’on comprend que les modernes ne nous ont donné qu’une idée peu exaéle de la matière , lorl’qu’ils ont voulu , par une confufion mal entendue, donner ce nom à la fublhnce âcs corps ; puifqu’encore une fois la matière , ou le principe paKif de la fubfcance des corps , ne fait qu’une partie de cette fubflance. Ainii il n’eil pas furprenant qu’ils n’y aient pas découvert la force, motrice & la faculté de fentir.

On doit voir h préfent , ce me fembîe, du premier coup-d’œil, que s’il eil un principe aclif, il doit avoir dans l’eiTence inconnue de la matière une autre fource que l’ctendue ; ce qui confirme que la fimpîe étendue ne donne pas une idée cornplette de toute l’efTence , ou forme métaphyfique de la fubftance des corps , par cela feul qu’elle exclut l’idée de toute adivite dans la matière. C’eil pourquoi, li nous démontrons ce principe moteur , a nous faifons voir que la matière , loin d’être auiïi indifférente qu’on le croit communément , au mouvement & au repos, doit être regardée comme une fubftance aflive, auifi bien que paffive, quelle relTource auront ceux qui ont tait confifter fon effence dans l’étendue ?

Les deux principes dont on vient de parler, retendue & fa force motrice , ne font que à^s