Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/113

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fenfitivcs,& réciproquement celles-ci donnent lieu à la génération de celles-là.

Tel fentiment , telle perception , répond donc toujours à telle fenfation , & telle fenfation à tel fentiment ; de forte que la même difpofition phyfique du cerveau produit toujours les mêmes idées, ou la même difpofition métaphyfique dans lame. Vous croirez peut-être que cette perpétuelle coexistence & identité entre ces deux fabriques d’idées corporelles & incorporelles , eft un vrai matérialifme î Point du tour. Wolf vous aflurera que cela n’empêche pas leur diftinétion eflentielle ; que les premières font enfans de la chair & du fang ; tandis que les fécondes, plus fublimes, s’élèvent à l’être auquel elles appartiennent, l’efprit pur. D’où il s enfuit que les unes ne font que des caufes accidentelles ouoccafionnelles, mais nullement effentielles ou abfolues des autres.

Mais pour former ces idées matérielles , Wolf a du admettre cette propagation jufqu’au cerveau, àes impreflions produites par les corps externes furies organes fenfitifs ; auffi ne s’y eft-il’pasrefufé’. Il confent que les nerfs foient ébranlés jufqu’k leur origine ; & c’eff la nouvelle modification produite par cet ébranlement , qu’il a jugé à propos d appeller idées matérielles , maïs il ne veut pas qu’elles demeurent plus long -temps tracées dans le vifeere de l’ame , que Tralles ne veut les images des