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Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/143

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une lumière qui ne fe réfléchit pqint jufqu’aux commentateurs.

Prenez parmi tous les animaux ceux qui doivent avoir le plus d’efprit , félon M. Ariet , médecin de Montpellier , qui a pouffé plus lpinque perfonne 1 anatomie comparée du cerveau , & je doute que fur mille , vous en trouviez deux qui jouent mieux aux échecs que le fînge dont parle Pline, ou auflï bien de la guittare , que celui dont la Motte le Vayer fait mention , pour l’avoir vu dans Paris, On n’exige pas qu’ils en jouent auffi long-temps que Tralles : les plus beaux talens ennuient enfin.

Nous n’avons pas tous la même induftrie, la même docilité, ni la même pénétration. Dc-là y la rareté du génie & la diverfité des talens dans toute l’étendue du même règne. Mais fi deux animaux auflï bien instruits Se aufli propres à l’être l’un que l’autre , ne font pas exactement les mêmes progrès , il eft évident qu’il y a dans les âmes , comme dans les corps , une variété effentielle. Leur docilité auroit véritablement les mêmes fuccès , fi leurs âmes étoient précifément les mêmes. Certes nous ferions témoins de bien d’autres prodiges , fi l’excellence de la conftruâion 6c de l’éducation fuffifoit pour les opérer : & ceux qui font chargés de la dernière , n’auroient pas fi (buvent à fe plaindre de la première. Les efprits les mieux cultivés fouvent relient loin en arrière,