Aller au contenu

Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/37

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

contraire, comme il ne s’eſt pas fait lui-même, ſi les reſſorts de ſa machine jouent mal, il en eſt fâché, il en gémit en qualité de bon citoyen ; comme philoſophe, il ne s’en croit point responſable. Trop éclairé pour ſe trouver coupable de penſées & d’actions, qui naiſſent & ſe font malgré lui ; ſoupirant ſur la funeſte condition de l’homme, il ne ſe laiſſe pas ronger par ces bourreaux de remords, fruits amers de l’éducation, que l’arbre de la nature ne porta jamais.

XLVIII.

Nous ſommes dans ſes mains, comme une pendule dans celles d’un horloger ; elle nous a pétris, comme elle a voulu, ou plutôt comme elle a pu ; enfin nous ne ſommes pas plus criminels, en ſuivant l’impreſſion des mouvemens primitifs qui nous gouvernent, que le Nil ne l’eſt de les inondations, & la mer de ſes ravages.

XLIX.

Après avoir parlé de l’origine des animaux, je ferai quelques réflexions ſur la mort ; elles ſeront suivies de quelques autres ſur la vie & la volupté. Les unes & les autres ſont proprement un projet de vie & de mort, digne de couronner un ſyſtème épicurien.