L’Homme plante.
Chapitre premier.
Nous commençons à entrevoir l’uniformité de la nature : ces rayons de lumiere encore foibles ſont dûs à l’étude de l’hiſtoire naturelle ; mais juſqu’à quel point va cette uniformité ?
Prenons garde d’outrer la nature, elle n’eſt pas ſi uniforme, qu’elle ne s’écarte ſouvent de ſes loix les plus favorites : tâchons de ne voir que ce qui eſt, ſans nous flatter de tout voir : tout eſt piege ou écueil, pour un eſprit vain & peu circonſpect.
Pour juger de l’analogie qui ſe trouve entre les deux principaux regnes, il faut comparer les parties des plantes avec celles de l’homme, & ce que je dis de l’homme, l’appliquer aux animaux.
Il y a dans notre eſpece, comme dans les végétaux, une racine principale & des racines capillaires. Le réſervoir des lombes & le canal thoracique, forment l’une, & les veines lactées ſont les autres. Mêmes uſages, mêmes fonctions