Page:La Mettrie - Œuvres philosophiques, éd. de Berlin, Tome second, 1796.djvu/62

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par-tout. Par ces racines, la nourriture eſt portée dans toute l’étendue du corps organiſé.

L’homme n’eſt donc point un arbre renverſé, dont le cerveau ſeroit la racine, puiſqu’elle réſulte du ſeul concours des vaiſſeaux abdominaux qui ſont les premiers formés ; du moins le ſont-ils avant les tégumens qui les couvrent, & forment l’écorce de l’homme. Dans le germe de la plante, une des premieres choſes qu’on apperçoit, c’eſt ſa petite racine, enſuite ſa tige ; l’une deſcend, l’autre monte.

Les poumons ſont nos feuilles. Elles ſuppléent à ce viſcere dans les végétaux, comme il remplace chez nous les feuilles qui nous manquent. Si ces poumons des plantes ont des branches, c’eſt pour multiplier leur étendue, & qu’en conſéquence il y entre plus d’air : ce qui fait que les végétaux, & ſur-tout les arbres en reſpirent en quelque ſorte plus à l’aiſe. Qu’avions-nous beſoin de feuilles & de rameaux ? La quantité de nos vaiſſeaux & de nos véſicules pulmonaires, eſt ſi bien proportionnée à la maſſe de notre corps, à l’étroite circonférence qu’elle occupe, qu’elle nous ſuffit. C’eſt un grand plaiſir d’obſerver ces vaiſſeaux & la circulation qui s’y fait principalement dans les amphibies.

Mais quoi de plus reſſemblant que ceux qui ont été découverts & décrits par les Harvées de la botanique ! Ruiſch, Boerhaave, &c. ont trouvé