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Page:La Mettrie - L'homme machine, 1748.djvu/121

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le fort des mouvemens, qui est dans le cœur, comme dans la pièce ouvrière de la Machine; puisqu'au contraire les fluides dont le volume est diminué, aiant moins de chemin à faire, le parcourent d'autant plus vîte, emportés comme par un nouveau courant, que la force du cœur s'augmente, en raison de la résistance qu'il trouve à l'extrémité des vaisseaux! Lorsque le nerf optique seul comprimé ne laisse plus passer l'image des Objets, n'est-ce pas ainsi que la privation de la Vüe n'empêche pas plus l'usage de l'Oüie, que la privation de ce sens, lorsque les fonctions de la Portion Molle sont interdites, ne suppose celle de l'autre? N'est-ce pas ainsi encore que l'un entend, sans pouvoir dire qu'il entend, (si ce n'est après l'attaque du mal,) & que l'autre qui n'entend rien, mais dont les nerfs linguaux sont libres dans le cerveau, dit machinalement tous les rêves qui lui passent par la tête? Phénomènes qui ne surprennent point les Medecins éclairés. Ils savent à quoi s'en tenir sur la Nature de l'Homme: & pour le dire en passant, de deux Medecins, le meilleur, celui qui mérité