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DE Mr. LE VAYER.


net ne négligeoit rien de ce qui pouvoit concourir à illustrer le Regne de ſon Maître, & qui étoit Protecteur déclaré & connoiſſeur du vrai mérite, les honora d’une faveur toute ſinguliere.

Leur ſocieté fut établie en 1635. Ils eurent bien des obſtacles à eſſuïer, mais ils les ſurmonterent, & les lettres patentes pour la fondation de l’Academie Françoiſe accordées en Janvier 1637. furent enfin enregistrées le 10. Juillet… Le nombre de Quarante ne fut pas d’abord complet. Cette année fut heureuse à la France par bien des évenemens que nous offrent ſes Historiens. La ſuivante 1638. ne fut pas moins remarquable. Le 5. de Septembre le Ciel accorda au Roi & aux vœux de toute la France le Dauphin depuis le Grand Louis XIV.

Mr. le Vayer tenoit déjà depuis long tems un rang trop diſtingué parmi les Savans, pour qu’on pût ſoupçonner qu’il eût été négligé par le Cardinal. Mais Mr. le Vayer avoit trop de mérite pour n’avoir pas des envieux & des ennemis ; le Cardinal avoit aussi les siens. À la Cour il eſt ſouvent dangéreux, & ſur tout dans des tems difficiles, d’être estimé, ou d’être créature du Miniſtre. Le Vayer ſurmonta tous ces obstacles, ou plûtôt ils ne pûrent atteindre jusqu’à lui. Le nombre des Académiciens, comme nous l’avons déjà dit, n’étoit pas complet. [Hiſtoire de l’Academie Françoiſse.]Mr. Bardin & Mr. du Chatelet moururent presque en même tems & laiſſerent deux nouvelles places vacantes. On répara cette double perte en recevant Mr. Bourbons & Mr. d’Ablancourt. Il mourut encore environ ce tems-là deux au-