parler, ou qui n’étoient plus dans le plus bel
usage, ou que le mauvais uſage introduiſoit.
Mr. de la Mothe le Vayer ne pût ſouffrir qu’un
nouveau venu lui fit des leçons & lui donnât des
ſcrupules ſur une infinité de Dictions & de phraſes,
dont il ſe ſervoit hardiment, & ſur lesquelles
il vivoit dans le plus grand repos du
monde, de même que la plûpart des meilleurs
Ecrivains de son tems. »
Il reſſembloit, continuë le Savant que nous copions [Hiſtoire de l’Academie.] « à ces bons Religieux, qui accoutumés à leur ancienne diſcipline un peu relachée, ne peuvent ſouffrir, quoique d’ailleurs fort bons Religieux, qu’on vienne les reformer & les réduire à un genre de vie plus régulier & plus auſtère. Aussi eſt-il arrivé, que malgré toutes les plaintes, que lui & plusieurs autres ont fait contre les Remarques de Vaugelas, elles ont été reçuës avec un applaudiſſement univerſel, & que tous les Ecrivains, qui ſont venus depuis, les ont ſoigneuſement obſervées, à la reſerve d’un très petit nombre, que l’usage a abolies. »
L’histoire de l’Académie parlant de cette guerre litteraire de Mr. le Vayer contre Mr. de Vaugelas, s’en exprime en ces termes « le premier (des ouvrages de Vaugelas) eſt ce volume des Remarques ſur la langue Françoiſe contre lequel Mr. de la Mothe le Vayer a fait quelques obſervations & qui depuis peu a auſſi été combattu par le Sr. Dupleix ; Mais qui au jugement du Public mérite une eſtime très particuliére. Car non ſeulement la matiére en est très bonne pour la