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DE CONFUCIUS


qu’eux de ce côté-là & dont le reſte des actions ſe ſoient plus conformées à ce que préferait la droite raiſon.

Or toutes les Hiſtoires, que nous avons d’eux, conviennent en ce point, que le plus homme de bien, & le plus grand Philoſophe qu’ait vu l’Orient, a été un nommé Confucius Chinois, dont ils ont la mémoire. telle vénération, qu’ils élèvent ſa Statue dans des Temples, avec celles de quelques-uns de ſes diſciples. Ce n’eſt pas pourtant, qu’ils le tiennent pour un Dieu, ni qu’ils l’invoquent en leurs prières ; mais ils penſent qu’après le ſouverain Etre, l’on peut ainſi réverer les grands perſonnages, qu’ils croient Saints, & dont ils font une eſpece de Demi-Dieux. Entre pluſieurs circonſtances de la vie de ce Philoſophe, il y en a deux qui me font dire, qu’on le peut fort bien nommer le Socrate de la Chine. La premiere regarde le tems, auquel il a paru dans le monde, qui ne ſe trouvera gueres différent de celui du vrai Socrate des Grecs. Car ſi la naiſſance de Confucius n’a précédé celle de nôtre Seigneur que de cinq cent cinquante et un an, ſelon la ſupputation du Père Trigaut, Confucius aiant comme il a fait, plus


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