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DE LA VERTU DES PAY. II. PART.


que la doctrine de ce grand personnage ne ſe ſoit épanduë en beaucoup d’autres lieux, que la Chine, & notamment par tous les païs voiſins. Mais comme la condition des choſes de ce monde ne ſouffre pas qu’elles ſoient uniformes, l’humeur féroce & toute guerriere des Japonois leur a fait préférer les exercices militaires aux métiers de la paix, uſant plus de la force dans toutes leurs affaires, que du diſcours ni de la raiſon. Le Père Chriſtophe Borry, qui veut que l’État de la Cochinchine ſoit tempéré de ces deux ſortes de gouvernement, & qu’il ſe ſerve d’une voie moienne entre ce qui ſe pratique au Japon & à la Chine, aſſure, qu’Ariſtote n’a nulle autorité plus grande dans l’Europe, que l’eſt celle de Confucius parmi les Côchinchinois. Et il reconnoit, que ſes livres ne ſont pas remplis de moindre érudition que ceux de nos meilleurs Auteurs, ni de moralités, qui doivent céder à celles de Seneque, de Caton & de Ciceron.

A la vérité, il nomme, ailleurs un certain Xaca[1], lui donnant la qualité de grand Philoſophe, & de Métaphyſicien ſi excellent, qu’à ſon dire il n’a point eu de ſuperieur en ce qui touche la première & la plus haute

  1. 2. Part. chap. 8.