Page:La Mothe Le Vayer - Œuvres, Tome 5, Partie 1, 1757.pdf/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
320
DE LA VERTU DES PAY. II. PART.


choſes, & un Créateur du ciel & de la terre, qui recompenſoit les bons de ſa gloire, & puniſſoit les méchans des peines de l’Enfer. Avec cette eſpece de manifeſte il mit ſa ſcience à couvert, & ſe déchargea de l’impieté, dont on le vouloit acculer. Et certes la plûpart des Relations, tant de la Cochinchine, d’où il envoioit ſes compoſitions au dehors, que de la Chine, portent, que ces peuples Orientaux recognoiſſent tous un Souverain Etre, & qu’ils ſont même fort exemts d’idolatrie. Car encore qu’ils aient beaucoup de Pagodes, & qu’on pourroit prendre le reſpect, dont ils uſent envers une infinité de Statuës, pour une manière d’adoration : ſi eſt-ce que perſonne d’entre eux n’attribue aucune Divinité à ces Idoles, qui ne ſont honorées qu’à cauſe qu’elles repreſente des hommes vertueux, & d’un mérite extraordinaire. C’eſt pourquoi le Pere Borry ajoûte, que ces pauvres Payens lut dirent, qu’ils ne faiſoient en cela, que ce que nous pratiquons à l’égard de nos Saints Apôtres, Martyrs & Confeſſeurs. Et il remarque, qu’ils tiennent exprès une niche profonde & obſcure, mais toute vuide, ſur le principal Autel de leurs Temples, pour témoigner,


que