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DE CONFUCIUS


que le ſeul Dieu du Ciel, qu’ils y adorent, eſt d’une eſſence inviſible, & d’une nature incomprehenſible, ne pouvant être repréſenté par aucune image ni figure ; ce qui ſemble montrer, que s’ils ont des Idoles, ils ne doivent pourtant pas être réputés Idolâtras. Les Lettrés de la Chine, ou ceux, qui ſuivent la Secte de Confucius, ſont encore plus éloignés de ce crime. Car le Pere Trigaut dit précifémenr[1], qu’ils n’ont aucune Idole, & qu’ils ne défèrent les honneurs Divins qu’à un ſeul Dieu, dont ils révèrent la Providence en tout ce qui ſe paſſe ici bas ; bien qu’il uſent de quelque ſorte de culte envers de certains eſprits inferiéurs, que leur imagination leur repréſente tels, que des Anges ou des Intelligences.

Nous pouvons remarquer par tout ce que je viens de rapporter, qu’encore qu’il y ait aſſurément beaucoup de choſes à retranche & à circoncire dans ces Philoſophies Orientales, ſoit de Xaca, de Confucius, ou de quelque autre auſſi ſavant & auſſi vertueux qu’on nous décrit ces deux là ; elles ont néanmoins de très bonnes maximes, & la plûpart de leurs préceptes, comme parle le même Pere, très conformes à la lumière naturelle, & aux vérités du Chriſtianiſme. il paſſe

  1. Lib. 1. cap. 10.


Tome V. Part. I. X