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DE CONFUCIUS


mités de l’Aſie. Je dis tout ceci particulierement à l’égard de Confucius, de qui la vie pleine de ſainteté, pour uſer des propres mots du Père Trigaut, Lib. 1. cap. 5. nous eſt ſi fort recommandée par tous ceux, qui en ont écrit. Ils aſſurent qu’elle a rendu ſon nom vénérable aux Rois mêmes juſqu’à un tel point, qu’ils ſeroient conſcience de contredire la moindre de ſes ſentences & que ceux, qui portent encore aujourd’hui ce même nom de Confucius, parce qu’ils ſont de ſa race, jouïſſent d’une infinité de privilèges & de reſpects, que tout le monde leur défère. Nous ſerions donc à mon avis bien injuſtes & bien téméraires tout enſemble ſi nous n’honorions pas ſa mémoire avec celle des plus grands Philoſophes, que nous avons déjà nommés, & ſi nous deſeſperions de ſon ſalut, ne l’aiant pas fait de celui de Socrate, ni de Pythagore, qui vraiſemblablement n’étoient pas plus vertueux que lui. Car puiſqu’il n’a pas moins reconnu qu’eux l’unité d’une premiere cauſe, toute puiſſante, & toute bonne, il ne ſe peut faire qu’il ne lui ait auſſi conſacrê toutes ſes affections. Et pour ce qui touche la charité envers le prochain, qui fait le ſecond membre de la Loi, les Mémoires du Père Ricius nous aſſurent, qu’il n’y a rien


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